Aujourd’hui, environ 90 patients dans le monde porteraient l’Argus II, mais cet œil bionique ne peut être implanté que dans certains cas.
Pour que l’opération soit un succès, la présence de certaines cellules encore fonctionnelles est indispensable. Dans les cas cités ci-dessus, l’Américain comme la Suissesse souffraient d’une rétinite pigmentaire, une maladie génétique qui détériore progressivement les photorécepteurs de l’œil, entraînant d’abord la perte de la vision nocturne puis un rétrécissement du champ de vision pour arriver à une perte totale de la vue.
Une personne souffrant d’un décollement de la rétine, par exemple, ne pourra pas subir cette intervention.
Si cet implant est une grande avancée pour la médecine et un nouvel espoir pour les non-voyants, le professeur Thomas J. Wolfensberger, exerçant à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin à Lausanne, précise que l’œil intégralement bionique « est encore loin ».
La prothèse rétinienne Argus II, commercialisée par la société californienne Second Sight, a obtenu cette année le Forfait Innovation délivré par le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé. Ce label va permettre à certains patients sélectionnés d’être intégralement remboursés par la Sécurité Sociale.
Pour l’avenir, une autre version de l’Argus II, avec un implant en contact direct avec le cortex visuel, serait envisagée par la société.